De retour à La Paz, il me reste un dernier truc à faire et non des moindres, le Huayna Potosi. La Paz, même si on est à 4000 d’altitude, ça reste une vallée, y a qu’à regarder autour pour apercevoir les montagnes !

J’y connais un peu rien à la haute montagne mais je me dis que c’est l’occasion de finir en beauté ce séjour en Bolivie sur une nouvelle expérience !

Un petit tour des agences de La Paz pour commencer, les prix comme d’habitude vont du simple au double ! En générale, c’ets une excursion qui se fait sur 2 jours avec des fois un 3e jour pour l‘acclimatation. Moi ça fait plus d’1 mois que je suis là, je vais plutôt le tenter sur 2 jours !


La seule chose qui me fait peur, c’est qu’il y a 2 jours, je subissais les 30°C alors que là, les températures vont approcher les -10°C, c’est compliqué la Bolivie ! Et puis c’est pas de la simple randonnée, c’est carrément à base de cordes, de crampons et de piolets !


1ere étape, t’arrives à l’entrée du sentier pour un premier repas à 4500m, ça chauffe un peu la tête mais ça va encore pour le moment ! L’après-midi, c’est petite randonnée de 2h entre terre et neige jusqu’au refuge à 5100m, pas de soucis particulier surtout le temps est au beau fixe !


Alors comment a se passe pour la suite, c’est repas à 18h, coucher à 19h, réveil à minuit et départ après le petit déjeuner à 1h du matin. Ca fait bien 20 ans que j’ai pas dormi dans un refuge, à vraie dire, rien a changé, on retrouve toujours la petite ambiance, « les bronzées font du ski ! » sans l’alcool local ! Mais boire un verre à 5000, je veux même pas savoir ce que ça peut faire !


 Les premiers problèmes commencent au moment où il faut aller se coucher, dormir à 19h, c’est juste pas possible pour moi, et pourtant il va bien falloir ! Et là c’est juste l’horreur, plus tu cherches à trouver le soleil, plus tu commences à avoir le petit mal à la tête de montagne qui arrive ! J’ai l’impression que je suis pas le seul à galérer pour dormir, entre ceux qu’arrêtent pas bouger et ceux qui vont pisser toutes les 5min, ça va être beau demain !


Pour faire les groupes pour la montée, c’est simple, ceux qui se sentent vraiment pas bien seront tout seul avec un guide, les autres, grosso modo, ceux qui sont pas au top de leur forme mais qui arrivent à gérer un minimum seront 2 ! Compliqué d’être au top de sa forme à 1h du matin à 5000m d’altitude, c’est un peu un dépucelage pour tout le monde !


C’est un peu comme les courses de nuit, des longues files de lumière sur la montagne, y a pas mal de vent et il commence à neiger, c’est pas forcément top ! Moi, je suis 2e sur la cordée, on monte à un petit rythme mais c’est pas plus mal ! Les 2 premières heures, pas vraiment de soucis particulier, on tient bien le rythme ! Apres 5500 5600m, ça devient plus compliqué, le mal de tête est arrivé, y a vraiment beaucoup de vent et la fatigue se fait vraiment sentir surtout qu’on attaque les parties à monter avec le piolet ! 5700, là ça devient vraiment l’horreur, y a de plus en plus de vent et de brouillards, je commence à être complétement crevé, j’ai des vertiges, je suis obligé de m’arrêter toutes les 10 minutes, j’ai beau mangé, ça change rien !


5800, le vrai calvaire commence ! J’arrive plus à marcher droit, j’ai plus du tout de force, c’est vraiment pire qu’à la fin d’un marathon ! C’est un peu la cata, tous les 10m, je tombe par terre ! Ca ressemble un peu à une énorme cuite, pas beaucoup de lucidité, compliqué d’harmoniser ces mouvements ! Et la guide qui n’arrête pas de me dire, on fait demi-tour, mais juste dans ta tête, c’est pas possible d’arrêter !  Et pendant 1h, j’étais tel un zombie, je pensais pas que c’était ça le mal des montagnes ! Et puis autre problème, je commence à plus rien voir, j’ai des blocs de glace qui se sont collés sur mes sourcils ! Finalement, grosse pose à 5800 pour qu’un guide aille voir si c’est possible de continuer ! Au final, le vent et le brouillard nous oblige à faire demi-tour mais pas sûre que dans cet état-là, j’aurai pu aller au bout ! Encore une fois, j'ai l'impression d'être maudit avec ces ascensions de montagne, le temps est jamais avec moi !


Ca reste malgré tout une super expérience que je recommande mais comme dans toute course , il faut savoir accepter qu’on peut avoir une défaillance même si on est un minimum préparé !