De retour à Ruranabaque, pas forcément envie de rentrer direct après ces 3 jours surtout pour se taper encore ce putain de bus de merde (vraiment c’est le pire que j’ai fait depuis que je suis parti !) , la jungle, ça me dit bien, ça va plus être ambiance trecking et forêt.


               Retour à l’agence, il est chaud pour me refaire un tour au même prix mais cette fois ci c’est 3 jours/ 3 nuits, pas de soucis pour moi, j’ai le temps (ça me fait plaisir de dire ça !). Le seul petit souci, c’est qu’il ne connait pas la nationalité des touristes qui ont réservé, ça peut être un souci pour communiquer (espagnol et italien, c’est compliqué l’anglais !). En fait, ceux qui n’ont pas beaucoup de temps réserve leur tour directement de La Paz.


Rendez-vous le matin avec ton gros sac, c’est plus la même chose, tu emmènes la bâche, la moustiquaire, le duvet car tu dors vraiment dans la jungle ! Et quand t’arrives, la première nuit et la dernière nuit, c’est dans un camp sommaire sans eau et sans électricité, à base de cabane en bois, mais bon, c’est un peu ce qu’on cherche, faut pas se mentir !


Tu commences par 3 heures de bateau avec un arrêt dans une plantation de canne à sucre où on a appris à broyer la cane pour obtenir le jus. Faut vraiment forcer pour l’obtenir mais y en a pas mal finalement dans une canne. Au niveau du goût, c’est le même que le sirop de canne à sucre en un peu moins chimique forcément ! J’avais jamais fait, c’est plutôt intéressant de voir le process !


Dès que t’arrives aux camps, c’est repas et à ce moment-là, y a 2 israéliennes qui débarquent, elles reviennent de leur tour. Et quand je vois leurs cuisses, c’est juste affolant, on a l’impression qu’elles ont chopées la rougeole ! Y a pas un endroit où elles n’ont pas été piquées par les moustiques ou autres insectes locales ! On peut toujours dire que le short n’est pas forcément le bon ustensile pour visiter la jungle mais quand même ! Et dire qu’elles reviennent de 2 ans de service militaire, elles en ont retenus des choses…


Première après-midi, c’est petite balade dans la jungle. On marche principalement entouré de grandes herbes et de marécages (merci pour les bottes de l’agence !).  Pas mal d’explications sur ce qu’on peut trouver dans la jungle ! Et on en trouve des choses bizarres : par exemple, il nous montre une fourmi, une simple piqure sur le corps, c’est une boule de golf qui nous pousse ! Une piqure de  chenille, c’est une paralysie de 10 min, sympa ! Au niveau des champignons, il y en a près de 300 mais moins de 10 sont comestibles ! Les petites boules par terre, c’est tout simplement une variété de noix de coco ! Beaucoup d’explication intéressante mais compliqué de retenir vraiment quelque chose qui pourra servir plus tard d’autant plus que beaucoup de variétés sont endémiques !


Au niveau de l’ambiance, c’est un peu compliqué, y a bien 3 espagnols mais avec la langue anglaise, ils sont un peu fâché ! Et les 2 autres, c’est 2 jeunes danois qui restent la plupart du temps tous les 2 à causer dans leur langue. En plus, ils ont beaucoup de mal à ne pas mettre le mot fuck dans tout ce qu’ils disent, ça donne du fucking buenos au matin, fucking bed, fucking food, fucking plant….


Le soir, on a le droit à la cérémonie de remerciement de de la déesse de la forêt Cochamama…On creuse un trou, on y place des lianes et de la coca, on arrose ça d’un peu d’alcool ( le fameux à 95°C !) et on allume 3 cigarettes qu’on met à chaque coin ! Apres quelques priéres, on est invité à mâcher de la coca avec la liane et de boire un peu de cet alcool avec le reste de jus de canne à sucre ! Je l’ai un peu titillé, je sais ce qu’il va me dire de toute façon, s’il m’arrive rien, c’est bien grâce à quelque chose mais bien sûr ! Il m’a quand même raconté l’histoire de 2 filles qui n’y croyaient pas, la première est morte suite à la chute d’un arbre et la deuxième pareil en tombant d’un ravin ! Tout ça, ça ressemble plus aux histoires qu’on raconte aux enfants mais j’empêche pas les gens d’y croire !


2e jour, départ avec le gros sac à dos dans la jungle. A ce propos, je me suis toujours demandé l’intérêt de prendre un gros sac qui risque de nous casser le dos en 2 plutôt qu’une valise à roulette ! Très sincèrement, j’ai jamais vraiment porté très longtemps mon sac au plus 15 min et principalement en ville !  Mais juste, j’ai eu la mauvaise expérience en Amérique centrale où on a cassé mes roulettes en sortant de l’aéroport et là, ça devient carrément le bordel ! Et puis j’imagine même pas si j’avais du mettre une valise à roulette sur la moto au Vietnam ou comment j’aurai fait à Cabo Polonio, la ville qui est construite sur une dune ! Et là dans la jungle, la blague !!!


A peu près 3h de marche pour le campement, c’est plutôt sympa comme balade, rivière grande fougère, arbres complètement disproportionnés, fleurs de couleurs…sauf que le guide ne parle plus, bien dommage ! Malgré tout, je voulais voir la jungle, j’y suis, c’est du bonheur, on est dans l’ambiance ! Heureusement quand même qu’ils m’ont prêté une chemise (c’est pas la mienne je précise, j’aurai pas pris ces motifs-là !), c’est juste l’enfer ces insectes !


On arrive pour le déjeuner, chacun en a une partie dans son sac dont de la viande dans le mien depuis 2 jours mais ça je suis habitué maintenant, c’est bien l’inverse qui m’aurait surpris ! Le gros avantage des tours, ça reste qu’il y a toujours une cuisinière ( les hommes en Bolivie et comme dans beaucoup de pays ont pris l’habitude de ne jamais faire à manger, c’est pas idiot comme concept !).


Après-midi comme souvent dans ces tours, c’est activité pêche dans le fleuve ! Toujours le même équipement, un fil, un hameçon et un morceau de viande sauf que là…on a strictement rien pêché et comme d’hab, on s’est fait défoncé par les moustiques, la sale après-midi de merde ! Et puis la conclusion de cette après-midi, c’est qu’au diner, ça sera uniquement patate et riz !


Une petite balade nocturne pour terminer la journée, un grand classique ! Si on a vu que 2-3 paires d’yeux nous observer la nuit, par contre les moustiques sont là plus féroces que d’habitude ! Déjà que si tu mets pas de l’anti-moustique sur tes vêtements, ils ont la faculté remarquable d’arriver à les transpercer alors un espace ouvert ou un trou dans ta moustiquaire, c’est un viol collectif, tes jambes peuvent ressembler à un clavier d’ordinateur ! Mis à part ça, le calme qui peut régner la nuit dans la jungle est quand même quelque chose d’extra pour dormir !

3e jour, les danois nous ont quittés mais à vraie dire, ça change pas grand-chose ! Je ne sais pas trop ce qui est prévu aujourd’hui mais ça tergiverse pas mal. Y a 4 jours, j’ai rencontré un israélien qui m’a proposé un tour de 10 jours dans la jungle avec un guide. J’avais déjà booké un tour donc je l’ai pas suivi mais il parlait d’un retour en bateau dans son expédition ! A tout hasard, je tente le coup auprès du guide et à mon grand étonnement, il dit oui direct ! Les espagnols sont aux anges, on va construire un bateau et rentré avec.


Alors maintenant, comment on construit un bateau pour 5 avec un simple coupe-coupe ??? Déjà il commence à nous parler qu’on a besoin de 10 à 12 arbres mais pas de n’importe quel arbre ! Grosso modo, tu passes une demi-heure à en couper un et comme des fois tu l’as trouvé à 400-500 mètres du rivage, tu mets autant de temps pour le ramener ! Un vrai travail de bucheron ! Pour les cordes, c’est simple, t’enlèves l’écorce et tu récupères les lianes entre l’écorce et le tronc !


Pour relever un peu la difficulté quand même, il faut savoir qu’il fait plus de 30°C, que c’est blindé d’insectes et qu’au bord du fleuve, c’est une sorte de boue mouvant où tu peux y laisser ta botte !  Sur le papier, c’est une bonne idée mais c’est pas simple, à 5, on a mis 3H pour 11 arbres ! Pour les pagaies, des simples bambous ferons l’affaire, on est plus à ça près !


Petit détail mais non des moindres, on est à 10km du campement par le fleuve avec une vitesse moyenne du courant de 2km/h mais ça tu le comprends quand t’es sur le radeau ! Et plus de 4h sur le radeau sans bouger avec le cul dans l’eau, pas simple à gérer ! Mais vivre une séquence de ton voyage à la robinson, on peut tout dire, ça a pas de prix et c’est pas près de se refaire !


Le petit plaisir final quand tu rentres dans la nuit noire, c’est toujours e découvrir que ton sac a pris l’eau, t’as rien pour prendre une douche et t’as aucun change. Vivement le retour en ville demain !